Le nouveau 007... et le dernier ?
Mourir peut attendre est donc l'ultime opus de la franchise 007. C'est aussi celui dans lequel Daniel Craig apparaît pour la dernière fois, impeccablement glissé dans son mythique tuxedo. On se languissait presque des tout premiers films, cette élégance, ce style quelque peu aérien…
Impatience
On mourrait surtout de lassitude, celle d’attendre la sortie cette nouvelle réalisation à cause de la pandémie tout d’abord et sans doute parce que, nous allions enfin savoir comment la bête allait être achevée… ou pas. À une époque où l'addiction paraît être la seule issue dans les échanges humains, la productrice Barbara Broccoli a du pratiquer le grand art de l'équilibre, comme jamais. Car la saga est sensée se poursuivre, pour ne pas dire qu’elle doit se poursuivre. Ce ne sera pas une tâche facile. Rompre avec un personnage supposément misogyne, tout du moins sacrément macho et à la limite du paternalisme opportuniste, anglophone blanc, tellement blanc... est-elle vraiment la seule option ? Chez Technopathes, nous sommes des inconditionnels d'un James Bond qui continuerait à incarner son époque, mais pas à n'importe quel prix. Les adeptes du révisionnisme ambient, la génération de la cancel culture ne peuvent continuer de barrir, tel l'éléphant frustré dans la salle.
Fidéliser coûte que coûte plusieurs générations ne sera donc pas possible. James Bond, c'est avant tout une empreinte qu'il sera difficile d'effacer, tant les films se sont chevauchés et empruntés mutuellement. Mourir peut attendre nous offre un rythme, somme toute assez classique, celui auquel on s'attend. Mais certains personnages sont pourtant faibles ou carrément inutiles. La longueur, pour ne pas dire la langueur de certaines scènes, irritent, lassent. Le film est bien trop long. Peu importe, le charme opère toujours. Mais le mélange des genres, d’une part la réadaptation du mythe à une époque qui évolue passablement vite en ce qui concerne ses référents culturels, et de l’autre, ce moule James Bond à jamais patriarcal, quoiqu’on pense, ne font décidément pas bon ménage. On ressort de la salle, brouillé(e) à plus d’un titre. La légende de James Bond doit-elle continuer à se maintenir ? Et si oui, conditionnée par quel sacrifice ?
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